
Mingfa Weng, Président de la chambre de commerce de Chine au Cameroun : « Le climat des affaires qui règne actuellement entre nos deux pays est au beau fixe et l’esprit d’un partenariat gagnant-gagnant est partagé de tous »
- D’entrée de jeu, c’est quoi exactement la chambre de commerce de Chine au Cameroun ?
La chambre de commerce de Chine au Cameroun a été créée le 1er octobre 2017, qui est la date de la fête nationale de la Chine. Le but de la création de ladite chambre se repose sur le souci de rassembler la communauté chinoise du Cameroun, l’amener à vivre en symbiose avec la culture locale, servir d’une espèce de pont d’échange entre les camerounais et la communauté chinoise et enfin contribuer au renforcement de la coopération commerciale entre les deux pays. À présent, la chambre de commerce de Chine au Cameroun compte plus de 200 entreprises adhérentes et environ 1000 membres tous commerçants et patrons d’entreprises.
- Quel bilan faites-vous déjà des 10 dernières années de coopération commerciale entre la Chine et le Cameroun ?
Grâce aux soutiens du gouvernement chinois et celui de l’Etat du Cameroun, la coopération commerciale sino-camerounaise dans ces dix dernières années n’a cessé de prendre de l’ampleur favorisant ainsi la prospérité des deux pays, le mouvement des personnes entre les deux pays, l’installation de plus d’entreprises privées chinoises au Cameroun lesquelles ont créés plus d’opportunités d’emplois au Cameroun.
- Alors Monsieur WENG, pouvez-vous nous présenter en un seul mot le climat des affaires commerciales qui règne actuellement entre le Cameroun et la Chine.
Je puis dire que le climat des affaires qui règne actuellement entre nos deux pays est au beau fixe et l’esprit d’un partenariat gagnant-gagnant est partagé de tous. Les acteurs de la coopération entre nos deux pays sont en quête permanente de nouveaux modèles de coopération. Ils y injectent plus de fonds.
- Intéressons-nous si vous voulez bien, au marché chinois de Douala-Akwa, l’un des fleurons de la coopération commerciale entre la Chine et le Cameroun.
Comment expliquez-vous le fait que les grands magasins chinois sont tous concentrés dans ce quartier ?
C’est en 2003 que j’arrive au Cameroun. Depuis lors, je vis et fais mes affaires dans le quartier Akwa à Douala. D’après ce que j’y ai vécu personnellement, tout a commencé avec un chinois qui avait loué un cinéma qui y existait et l’a transformé en un centre commercial et l’a baptisé « Centre commercial chinois ». Plus tard, bien des chinois s’y sont aussi installés pour vivre et exercer des activités commerciales. La communauté urbaine de Douala a valorisé et soutenu ce quartier commercial chinois. C’est comme cela que ce quartier s’est développé et attiré plus de chinois qui ont choisi d’y ouvrir plus de boutiques contribuant ainsi au boom économique de la zone . Le quartier Akwa est actuellement le centre des ventes de gros des produits made in China au Cameroun.
- Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent d’être grossistes en même temps détaillants ?
En réalité, la majorité des marchands chinois qui y sont grossistes. C’est vrai qu’avant il y avait quelques chinois qui faisaient la vente en détail. Mais à présent il n’y a presque plus des magasins de détail appartenant aux chinois. Il faut affirmer qu’au départ, les Commerçants chinois n’y avaient pas fait l’étude de ce marché avant de s’y installer. Alors, ils étaient un peu obligés de commencer par la vente de détail pour mieux saisir les besoins du marché. Mais après avoir cerné les besoins, ils se sont concentrés exclusivement à la vente de gros. Pareil pour certains camerounais qui au départ achetaient en gros chez moi et revendaient en détail mais qui a un moment donné ont commencé à voyager eux même en Chine, importer et vendre en gros. Et il faut le dire car ils s’en sortent plutôt bien.
Nous avons orienté beaucoup de camerounais vers les centre d’approvisionnement en Chine pour favoriser le bien-être et le développement mutuel et surtout contribuer plus au développement économique du Cameroun.
- A votre avis Monsieur le Président, le système douanier camerounais est-il propice à la bonne marche des affaires ?
En réalité je plaide pour une réduction des droits de douanes pour diminuer les charges des ménages. Vous savez que les produits que nous importons et vendons sur le marché sont des produits de premières nécessités. Nous souhaiterions que le code général des douanes soit traduit en chinois pour nous permettre de mieux comprendre les mesures incitatives en matière de douane et ainsi en profiter pour promouvoir le développement économique et commercial de nos deux pays.
- Il y’a quelques années, le marché chinois avait été fermé pendant des jours par vos compatriotes qui protestaient contre les abus et autres agressions dont ils faisaient régulièrement l’objet. Aujourd’hui, quels sont les échos qui vous parviennent quant à la sécurité des commerçants chinois ?
Il faut rappeler que les raisons de fermetures des boutiques chinoises à Akwa étaient liées à l’insécurité. Mais actuellement, les autorités de la Sûreté Nationale y ont créé un poste de police et y déployé de nombreux policiers. Ces policiers interviennent rapidement en cas de dispute. Cela a fortement contribué à l’amélioration du climat sécuritaire de la place. Les autorités de la Sûreté Nationale ont y déployé beaucoup d’efforts et de moyens. J’en profite de cet instant pour les remercier.
- Monsieur le Président de Chambre de Commerce de Chine au Cameroun, s’il fallait améliorer quelque chose dans le cadre de la coopération commerciale Chine-Cameroun, vous auriez voulu que ce soit quoi ?
Pour renforcer les échanges économiques et commerciaux entre nos deux pays, je souhaiterais que le gouvernement camerounais accorde plus de mesures incitatives et de facilités. La coopération entre nos deux pays a un très bon potentiel. Plus d’entreprises privées chinoises aimeraient venir investir au Cameroun mais elles manquent des plateformes d’accueils et d’orientations. La Chambre de commerce de Chine au Cameroun projette de construire d’ici peu un parc industriel sino-camerounais. Nous souhaiterions obtenir du gouvernement camerounais, des facilités foncières et plus de mesures incitatives fiscalo-douanières y afférentes. Ceci permettra d’attirer plus d’investisseurs chinois au Cameroun. Notre objectif est de promouvoir un partenariat gagnant-gagnant pour une création de richesse commune. Pour paraphraser le Président chinois Son Excellence XI JINPING : « construire ensemble la communauté du destin humain ».
Pour la construction d’un pont de liaison des échanges économiques et commerciaux CHINE-CAMEROUN, travaillons ensemble pour construire une société harmonieuse et consolidons nos efforts pour un Cameroun plus économiquement prospère.
Propos recueillis par Gérard Njoya & Wanling Liang