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CHINE-AFRIQUE : TRAJECTOIRES CROISÉES, QUELLES LEÇONS POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE ?

Par Dr KOMIDOR NJIMOLUH HAMIDOU, Ambassadeur et Politologue

 

INTRODUCTION

J’ai été invité à apporter ma modeste contribution pour le succès du Forum Investir en Afrique ayant pour problématique en sa 5ième édition, ‟Tirer parti des partenariats pour promouvoir la diversification économique et la création d’emplois dans les économies africainesˮ. Et l’objectif souligné de ce Forum est de ‟viser à promouvoir les enseignements tirés des trajectoires de développement de la Chine et de l’Afrique, et à accélérer les investissements sur le continentˮ.

Je formule ici sans détails, quelques éléments de mes propos et/ou points de vue sur le sujet.

L’Afrique est pauvre, tout le monde le sait. L’Afrique est riche, tout le monde le sait. C’est un paradoxe connu. Mais l’Afrique à cette étape de son histoire a perdu son socle de valeurs éthiques. Elle tangue dans la mondialisation sans boussole, sans projets ni de société, ni d’avenir, sauf une soif de développement à l’instar des autres.

Mais que diantre ! Comment les autres ont fait pour se développer ?

C’est ce que je cherche à souligner dans le présent exposé.

Ces propos sont suivis de mes points de vue sur la refondation du cadre de développement du capital humain.

  1. LA BLAGUE

J’ai vécu en Chine dans la période de Jiang Zemin. À l’époque, le pays me semblait être un grand chantier. Pékin se polissait tous les jours. Les quartiers changeaient de visage aux rythmes denses des travaux.

À cette époque, il se racontait dans de petits cercles entre amis pour blaguer ce qui suit :

– Mao Zedong a dit :

Ô mon grand peuple, travaillez dur, sacrifiez-vous pour enrichir le pays. Ainsi vous vous habillerez à l’identique, vous mangerez tout ce que vous trouverez. Vous vous déplacerez à vélo.

Et les chinois ont travaillé dur et ils ont enrichi le pays.

 – Deng Xiao Ping est venu, et il a dit :

Ô mon grand peuple, vous avez travaillé dur, vous avez enrichi le pays. Alors maintenant enrichissez-vous, ouvrez-vous vers les autres avec fierté. Vous irez désormais en ‟Audi Liuˮ (limousine Audi fabriquée dans les usines chinoises dans la ville de Chanchun).

– Ensuite est venu Jiang Zemin. Il a dit :

Ô mon grand peuple, vous avez travaillé dur, vous avez enrichi le pays, vous êtes devenus riches, eh bien que chacun ait sa Xiaoming (les petites secrétaires de bureau – ou 3ième bureau).

– Cette blague était devenue pour moi un mythe qu’il fallait déconstruire pour comprendre le secret de la Chine qui se développait à une vitesse exponentielle.

  1. LA TRAJECTOIRE DE LA CHINE
  • La gloire

La Chine de civilisation de plus de 4000 ans, a connu ses moments de gloire et de rayonnement.

C’est la Chine de grandes inventions, de la boussole au papyrus, de l’imprimerie, de la poudre à canon. C’est la Chine qui fut bien longtemps à l’avant-garde des techniques avant que l’Europe ne connaisse sa révolution scientifique et économique. Et Francis Bacon disait déjà au 17ième siècle que les inventions de la Chine avaient modifié ‟la face et l’état du mondeˮ.

C’est aussi la Chine du 18ième siècle, de rayonnement du commerce chinois et de domination dans toute la région d’Asie.

Mais vint la décadence.

  • La décadence

De ses relations avec l’Europe commença les problèmes de la Chine. Le 19ième siècle fut le temps des traités inégaux, le temps de l’humiliation. Les puissances étrangères tout au long de ce siècle imposèrent à la Chine des abandons de souveraineté sur des pans de son territoire.

– La faiblesse face à l’Occident dénotait de l’impuissance des coutumes et des méthodes de gouvernance.

III. LES GESTATIONS D’UNE CHINE NOUVELLE

  • L’émergence d’un leadership

Tchang Kai Cheik, Sun Yat Sin, Mao Zedong, …, avec des mouvements de jeunesse, des partis politiques tels le Kuomintang et le parti communiste, engagèrent dès 1911 les luttes pour la restauration de la dignité de la Chine.

La formule qui servit de ralliement pour tous c’est ‟le temps des traités inégaux est révoluˮ.

La rupture avec le passé

Sun Yat Sin et le leadership constitué dotèrent la Chine d’une République, au même moment (1911) Puyi, le dernier Empereur, abdiquait.

– La question fondamentale de projet de société allait férocement opposer deux courants idéologiques portés par le Kuomintang et les communistes d’autre part. 2) Le communisme gagne : pourquoi ?

En 1950 : La Chine est extrêmement pauvre avec près de 89% de la population à la campagne. Mao trouve dans les campagnes un terrain fertile pour le parti communiste.

 Mao : économie planifiée et stratégie économique

Mao met en place une économie planifiée

– Il entreprend des grands travaux d’infrastructures (centrales électriques – irrigations…)

– Il décide de l’extension des terres cultivables

Cadre et leadership de l’action de Mao : stratégies politiques

1) Le parti

– C’est un parti unique – grand mouvement d’encadrement des forces vives. Le parti impose des règles strictes de discipline, d’obéissance aux mots d’ordre, d’abnégation et de sacrifice

  • Mutations et modélisation des mentalités – création d’Hommes nouveaux voués à la réalisation d’objectifs définis.
  • Objectifs : maximiser la production agricole pour combattre la famine – réduction de la pauvreté grâce au surplus agricole – répartition égalitaire de la richesse – relèvement de la dignité de la Chine.
  • Moyens : l’Armée – la pression du parti – l’autarcie
  • Maintien de la stabilité politique

Le parti et l’armée lui permettent le maintien de la stabilité politique indispensable à la mise en œuvre de ses objectifs politiques et économiques.

  1. L’ÉMERGENCE DE LA CHINE

Le choc de la révolution culturelle de Mao a eu plutôt des effets pervers moins favorables à l’émergence économique de la Chine.

  • L’avènement d’un nouveau leadership politique. Il aura fallu l’avènement d’un nouveau leadership politique.

La fin de Mao Zedong entraine des révisions idéologiques au sein du parti communiste chinois, ainsi que des positionnements d’Hommes dans l’encadrement et du parti et de l’armée populaire.

En 1978 : Deng Xiao Ping, héritier ou parent du courant réformiste de Zhou Enlai, obtient un large soutien parmi les élites du parti.

  • d’où la mobilisation des élites autour des objectifs de société.

 

      2) Projet de société

  1. a) Faire de la Chine un pays émergent au 21ième siècle grâce à la création des richesses par une industrialisation rapide et l’ouverture vers les investissements extérieurs.
  2. b) Comment ?
  3. Stratégies politiques

– Maintenir la stabilité politique

  • Mise en œuvre des réformes pour adapter le communisme aux réalités pragmatiques chinoises, ainsi le slogan du socialisme à la chinoise.
  • Adoption du modèle capitaliste de Hong Kong et de Taïwan dans l’option de ‟un pays deux systèmes’’ , vision purement pragmatique d’une réalité économique.
  1. Réformes économiques

– Mettre fin à l’autarcie économique

Il faut dire qu’en 1978, date de mise en œuvre des réformes, la valeur totale des importations et exportations chinoises est à peine de 20,6 milliards de dollars et la Chine ne représente que 1% du commerce mondial, avec près du milliard d’habitants. Donc une économie peu performante à côté du Japon d’alors, de la Corée du Sud ou de Taïwan.

– L’État de droit prime avant la démocratie

Deng Xiao Ping et les leaders politiques de son époque, conçoivent prioritairement la constitution d’un État de droit pour limiter les excès de pouvoir de certains individus sur les autres, et construire le citoyen modèle conscient de l’intérêt général.

– Ce leadership fait de la croissance économique de la Chine une priorité

Et de ce fait, est prioritaire avant toute libéralisation domestique, la libéralisation économique et l’ouverture vers l’extérieur.

– Pour accélérer le processus de modernisation, l’augmentation des volumes des échanges commerciaux, l’ouverture est indispensable vers le Japon et les pays occidentaux pour l’achat des machines pour atteindre les objectifs des réformes implementées.

  • Le slogan des 4 modernisations

Les quatres modernisations de Deng couvraient :

– L’agriculture : augmentation de la production agricole, par sa modernisation.

– L’industrialisation : implementation d’une politique des zones économiques et de mise à disposition d’une main d’œuvre bon marché pour attirer les investissements extérieurs, avec au bout du compte, les transferts des technologies et l’acquisition des savoirs-faire.

– La science et les technologies :

  • Le leadership choisit une restructuration en profondeur du sytème de formation de la jeunesse chinoise. Il est admis que de 1950 à 2010, la Chine a investi dans la transformation de son système d’éducation. Elle a multiplié à plus de 5 fois le nombre d’années de scolarité des jeunes de 15 ans et plus. Elle s’est constituée une main d’œuvre qualifiée pour remonter la chaine des valeurs. Elle a axé la formation universitaire davantage vers les sciences, les technologies, l’ingénierie, les mathématiques, bref les filières « STIM » à près de 40%.

– C’est ainsi qu’à l’ère du numérique, la Chine a saisi toutes les opportunités offertes par l’internet et a connu de profonds changements dans les sphères économiques et sociales.

– Le Gouvernement chinois facilite l’installation des jeunes chinois formés à l’Étranger (exemple dans le District de Haidan-Beijing), et les accompagne dans le développement des projets high-tech.

– La défense : Deng Xiao Ping provoque une réforme de l’Armée populaire de libération pour modifier les équilibres au sein des forces armées chinoises après la mort de Mao, afin d’assurer la loyauté de ce pilier du système, et pour sa modernisation afin de renforcer par des équipements de défense modernes sa capacité de dissuasion face à l’extérieur.

QUE RETENIR DE CE PARCOURS DE LA CHINE ?

– Il n’y a point de développement sans rupture avec les mentalités rétrogrades.

– Il n’y a point de développement sans projet de société.

– Sans un leadership capable de production de sens (innovation – inventivité – création – modélisation des stratégies et des solutions…)

– Il n’y a pas de développement sans école du développement.

– Il n’y a pas de développement durable qui ne soit collectif et répondant à l’intérêt de la société entière.

ET LA CHINE S’EST REVEILLÉE EN PARTENAIRE DE L’AFRIQUE

  1. QUID DU PARCOURS DE L’AFRIQUE ?

1) L’image de l’Afrique dans la langue chinoise

Toujours lors de mon séjour en Chine, j’ai appris que les noms des pays avaient des significations susceptibles d’affecter les comportements des gens vis-à-vis des originaires de ces pays-là. Ainsi :

La France : FAGUO, pays de droit, pays méthodique

L’Allemagne : DEGUO, pays de la vertu, de l’éthique

Les USA : MEIGUO, beau pays, pays du bien

Le Japon : RIBEN, l’origine du jour, le commencement du soleil

La Chine : ZHONGGUO, pays du milieu, le centre du monde

J’ai été frappé par l’absence d’intérêt que procurait le nom de notre continent l’Afrique : FEIZHOU, continent néant ou pays néant, continent vide, sans signification attrayante.

Une fois de plus, mon imagination alla à la redécouverte du parcours de l’Afrique pour comprendre ce qui produisait une telle image dans le subconscient de certains peuples vis-à-vis de l’Afrique.

EN EFFET :

– parallèlement à la Chine, l’Afrique a connu son temps d’humiliation

1) Le commerce triangulaire et la traite esclavagiste : on a vidé le continent de ses bras forts

2) La colonisation :

Le temps de l’exploitation du sous-sol et du sol – de l’espace territorial et de la main d’œuvre indigène.

  • Terminées les périodes de gloire avec l’apogée de la civilisation égypto-nègre, terminées les périodes des empires Songhai ou du Mali (lorsque l’Empereur arrosait des pépites d’or son chemin de la Mecque), ou de Monomotapa…
  • L’Afrique a connu le temps d’échecs face aux autres dotés de pouvoirs antéponents, des produits de l’industrie des canons et de rationalité
  • Les autres sont venus attaquer l’Afrique avec les armes, la bible et l’école.
  • La riposte de l’Afrique n’a pas été à la hauteur

CAUSES :

– Plus que la Chine, l’Afrique a subi la charcuterie mercantiliste des puissances occidentales (1884 : le partage du gâteau Afrique entre les puissances alliées européennes).

– L’Afrique a souffert de sa division en parcelles de terrain, d’espaces d’exploitation économique, de propriétés placées sous des souverainetés étrangères.

– L’Afrique a souffert du formatage des cerveaux de sa jeunesse par l’école coloniale faite pour fabriquer des indigènes dociles à la cause coloniale, soumis au respect des valeurs et civilisations des occidentaux.

– L’Afrique a souffert de la dislocation, plutôt du dysfonctionnement de ses valeurs.

– L’Afrique a souffert de l’altération de l’Homme, elle a vécu l’apparition des Homo-hybrides (mi-africain, mi-européen) à la recherche d’une identité consolable.

– À tout cela s’ajoute le poids de 400 ans d’esclavage subi, d’humiliation et de refus d’humanité, il devient très lourd à l’Afrique de se débarasser de ces pesanteurs et de penser développement.

Aussi pour se développer, une renaissance est nécessaire, une renaissance de l’Afrique.

  1. L’ÉMERGENCE DE LA NOUVELLE AFRIQUE

Le retour de l’Afrique a commencé avec les ‟indépendancesˮ :

1) L’émancipation et la création d’États africains

– ET la formation d’un nouveau leadership noir : les produits de l’école coloniale.

– ‟L’école du blancˮ, fait pour maintenir les noirs sous le joug des colons et au service de l’exploitation coloniale, a enseigné aux nègres des idées ‟d’indépendancesˮ, de ‟libertéˮ, etc. les africains gagnés aux idéaux des libertés relatives ont obtenu les indépendances de leurs différents territoires.

– Des États ont apparu, mais l’Afrique est restée morcellée !

– Le panafricanisme a tenté de les unifier et de fonder une Afrique une, libre, économiquement fiable, forte et soudée autour des idéaux de solidarité, d’appartenance à une même culture, de réappropriation de ses richesses et de sa dignité.

– Les conflits d’intérêts suscités de l’extérieur par les anciennes puissances tutélaires dans chacun des États, créant des guerres civiles, des appétits de pouvoir… ont fini par créer des divergences et des oppositions à l’idéal panafricain. À la fin, l’idéal d’unité africaine s’est vidé de sa substance vitale : la libération réelle de l’Afrique et son indépendance économique réelle.

– Dans sa quête d’unité inscrite dans son ADN, l’Afrique a donné naissance à une construction structurelle et/ou institutionnelle qui attend encore d’être dotée d’une âme, d’une substance vitale réelle qui la désendette et lui confère un sens, une libération.

2) La prise de conscience et la recherche des solutions

Le Forum Investir en Afrique dérivé du Forum Chine-Afrique, constitue une de ces occasions où l’Afrique rassemblée à travers ses composantes, réfléchit sur sa destinée économique : comment devenir un pays développé, un continent riche et digne comme les autres ?

Comment attirer les investissements pour ma rédemption économique et mon accession au cercle des pays développés ?

COMMENT FAIRE ?

Il me souvient qu’au début de ce 21ième siècle, la Chine voulant créer un cadre de concertation d’échange gagnant-gagnant avec l’Afrique, s’était donnée les moyens diplomatiques de souder les africains sur ses intentions. La Chine avait produit un texte constituant un canevas d’un Forum Chine-Afrique. Les officiels chinois à Beijing avaient invité les Ambassades africaines à contribuer à donner un sens à ce texte. Faisant partie de l’équipe du Doyen du Corps diplomatique africain, j’étais sollicité pour la relecture des textes fondateurs du Forum et la reformulation des points de vue des africains dans les textes.

La Chine pensait pouvoir s’adresser à l’Afrique en s’adressant au Corps diplomatique africain à Beijing. Les réponses africaines mettant souvent beaucoup de temps à venir, par le canal du Groupe Africain, la Chine se trouvait obligée de s’adresser aux Afriques (Afriques plurielles) par le canal de ses Représentations diplomatiques dans chacun des pays africains.

Le Forum Chine-Afrique à naître, devenait Forum Chine-Afriques au pluriel. Il perdait dès sa naissance sa sève consubstancielle et sa résilience.

Mais la Chine pragmatique dans ses relations avec l’Afrique ayant exclu les conditionnalités politiques perverses, a gagné en présence en Afrique, et le Forum Chine-Afrique peut être un instrument de reliance, avec un pont qui consacre les relations d’investissement et d’amitiés sociales.

  • Pour maximiser son efficacité, le Forum interpelle les Afriques à retrouver une identité de représentation avec l’extérieur.

Explication : les petits États africains résultant du morcellement de l’Afrique ne peuvent être viables pour les investissements extérieurs gagnant-gagnant que unifiés en grands ensembles, ou tout simplement au sein d’une institution unique africaine.

3) Préalables politiques :

– L’unité africaine est un préalable politique pour un continent qui rêve au développement durable et au progrès de ses peuples.

Rupture avec le passé et les mentalités rétrogrades

Comme la Chine et tous les pays qui ont réussi leur passage au développement, l’Afrique doit provoquer une rupture avec une partie d’elle-même (la pensée pré-logique, la mythomanie, la singerie stérile des modèle de comportements, de modèle d’administration bureaucratique desuet, de modèle politique inadapté à ses réalités, de constitution importée…)

POUR CELA :

Il faut à l’Afrique, la mutation de la classe politique ou l’avènement d’une classe politique montante, qui fasse sienne l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers.

DÈS LORS :

La prise de conscience du retard de l’Afrique reconnue par tous, y compris par les plus rebelles à l’idée du progrès se transformerait en mots d’ordre et stratégies d’action.

Le Forum Investir en Afrique dans toutes ses versions jusqu’à cette 5ième version qui siège à Brazzaville, constitue des corps conceptuels de réflexion. Un leadership africain pourrait en faire des mots d’ordre.

IL RESTERA :

– La volonté politique de l’implémenter et la capacité de produire le sens.

– mener la révolution de l’école ou la refondation d’une école africaine nouvelle pour former aux « STIM » et aux valeurs nouvelles d’une africanité retrouvée, d’une juste histoire des peuples africains, fondement de sa dignité à reconquérir.

  • Concevoir les stratégies de stabilité politique
  • Créer une démocratie africaine consensuelle, d’égalité et de solidarité
  • Concevoir des projets de société pour le développement et le progrès des peuples
  • Créer l’éducation citoyenne pour un nouvel Homme africain, une école pluridimensionnelle, pluri-spatiale à division scolaire, médiatique et populaire, pour pouvoir atteindre rapidement les cibles : tous les citoyens.

– L’éducation à la citoyenneté, à l’environnement, à la nouvelle éthique sociale… se fera, non seulement dans les classes, l’école classique, mais par les programmes de télévision scolaire, les programmes d’information par médiadiffusion auprès des populations des villes et des campagnes…

– L’école classique, le télé-enseignement, l’école par les NTIC, diffuseront les enseignements qualifiants pour des mains d’œuvre propices aux investisseurs et aux politiques de transformation et de construction du développement durable, c’est-à-dire, à la constitution du capital humain nécessaire.

Promouvoir une administration de missions, à la place d’une bureaucratie lourde qui handicape les relations publiques-privées et la bonne circulation des décisions politiques et économiques.

Une véritable administration de responsabilisation qui oblige aux résultats, qui sanctionne, réorganisée autour de nouveaux concepts de répartition des rémunérations et du travail.

ET MAINTENANT, QUOI FAIRE ?

– Croire à la perfection de l’espèce humaine. Les gens peuvent changer et devenir meilleurs.

– Il sera donc encore possible d’inviter les africains de tout bord à l’adoption des comportements qui gagnent, afin de donner du gage ou du répondant positif aux partenaires économiques de l’Afrique.

III. LA RAPIDE TRANSFORMATION DU MONDE

Il faut prendre en compte que le monde change très vite.

Nous vivons aujourd’hui l’avènement de la 4ième révolution industrielle avec le numérique.

L’europe s’est transformée au rythme des chocs des révolutions et des inventions.

En 1765 : la 1ière révolution industrielle a utilisé l’eau et la vapeur pour mécaniser la production.

En 1870 : la 2ième révolution a utilisé l’énergie électrique pour créer la production de masse. C’est au cours de cette révolution-là que la colonisation a offert l’Afrique à l’appétit des industries européennes.

En 1969 : la 3ième révolution industrielle a utilisé l’électronique et la technologie de l’information pour automatiser la production.

Aujourd’hui : l’industrie 4.0 marque la 4ième révolution, la révolution numérique. Elle a commencé au milieu du 20ième siècle. Cette révolution du développement exponentiel se caractérise par la fusion des technologies, la sphère physique, biologique et numérique. Cette révolution avec la création de l’internet mène à l’édification d’un nouveau monde, virtuel, à partir duqeul il est possible de piloter le monde physique.

Si ce n’est pas la sorcellerie c’est quoi alors ? Et justement pendant ce temps, nous, africains, nous sommes encore en pleine croyance pré[1]logique – des connivences avec les sorciers du village, les marabouts et gourous de toutes sortes. Ceux qui ont franchi le pas, grâce à la rupture avec ces mentalités, amorcent le développement durable dans la magie porteuse du numérique, cette magie qui facilite la connection de l’ensemble des moyens de production, et permet leur interaction en temps réel.

Aujourd’hui, notre identité économique présente la caractéristique ci-après :

AFRIQUE : 5% DU COMMERCE MONDIAL, AVEC PRÈS D’UN MILLIARD D’HABITANTS

89% dans l’extrême pauvreté pour ce qui est de l’Afrique sub-saharienne.

Il y a de quoi continuer à consulter les sorciers si nous ne provoquons pas en nous le choc salvateur qui nous projette à la 4ième révolution, cette rupture avec des mentalités rétrogrades et avec un certain passé, ce changement paradigmatique qui nous amène à faire nôtres toutes les révolutions réussies industrielles et sociales, pour nous projeter à 4.0 du développement durable./-

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