Interview exclusive avec Isaac Bazié, chercheur canadien d’origine burkinabè, professeur à l’Université du Québec à Montréal et expert en relations Afrique-monde
CGTN Français a récemment interviewé à Beijing le professeur Isaac Bazié, qui vient de finir un échange à l'Université de Beijing. Il a déclaré avoir vu, en Chine, l'éradication de la pauvreté absolue, le développement de l'économie chinoise et l'amélioration substantielle de la vie des gens, ce qui fournit des sources de réflexion novatrices pour les modèles de développement des pays africains.
D’après lui, si l’Afrique ne peut pas copier le modèle chinois, elle peut s’en inspirer. “Il faut comprendre et pas copier, pas pour copier. Il ne s’agit pas de copier l’Asie, ni pour l’Asie de copier l’Afrique, mais de rentrer dans un dialogue dans lequel nous n’avons pas le fardeau de cette colonisation, de cette histoire difficile d’une part, et d’autre part, de rentrer dans un dialogue dans lequel nous avons des choses en commun pour partager nos réflexions de manière innovante et trouver des solutions qui vont nous profiter”, a-t-il déclaré.
Il estime également que dans le cadre de la construction “la Ceinture et la Route” de haute qualité, la coopération entre la Chine et le Burkina Faso a été fructueuse dans le domaine des infrastructures, des échanges culturels, etc. “Donc l’appui de la Chine dans ces dernières années, depuis, donc, les cinq ans : j’ai eu l’occasion, évidemment, puisque je travaille sur l’Afrique, l’Asie et la Chine, en Afrique et au Burkina, j’ai eu l’occasion d’observer comment, donc, il y a un effort de s’investir et de comprendre les réalités et les besoins du pays, les priorités, et de travailler en collaboration avec les autorités pour justement aller dans le sens d’un développement qui est celui des Burkinabés tel qu’ils aimeraient l’avoir avec l’appui d’un pays ami qui est là. Donc il y a la question des infrastructures, par exemple la construction notamment de ce grand hôpital en cours dans la région de Bobo-Dioulasso, et il y a un appui direct aux populations défavorisées actuellement. Alors donc tout cela, ce sont d’excellentes initiatives, et le déploiement de structures qui vont permettre que les Burkinabés et les Chinois se comprennent mieux à travers les échanges culturels. Ceci aussi est très, très important”, a-t-il déclaré.
D’après lui, au Burkina Faso, le recensement de 2019 a montré que sur une population de plus de 20 millions, près de 80 % de la population a moins de 35 ans. Une population aussi jeune a besoin d’être formée, d’être employée. Ce n’est pas un problème, c’est une solution au développement du pays. Il pense que dans ce rapport-là, la Chine peut contribuer à l’éducation et au développement de programmes de manière à ce qu’on puisse employer les jeunes, leur donner un avenir chez eux et leur permettre de contribuer fièrement au développement de leur pays. Il a déclaré attendre beaucoup des futurs échanges et de la coopération entre les deux pays dans divers domaines.
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