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Pr Aymard Cyrille BEKONO : « Ce financement qui représente près de 21% des besoins financiers du Cameroun dans le cadre de la SND-30, témoigne de la bonne santé de la coopération sino-camerounaise. »

Le Cameroun représenté par le ministre de l’Economie et de la planification du territoire, Ousmane Alamine Mey a signé le 29 mai 2023, un mémorandum d’entente avec Zhu Chunyu, le directeur général de Silik Road Investment Fund, un fonds d’investissement créée et contrôlé depuis 2014 par le gouvernement chinois. ActuChineCameroon est allé auprès du Pr Aymard Cyrille BEKONO pour tenter d’avoir les explications sur le nouveau prêt de financement chinois alloué à l’Etat du Cameroun.

La SND-30 envisage la transformation de l’économie camerounaise à l’horizon 2030, par la réalisation de grands projets de développement dans les secteurs des infrastructures, du développement rural, de l’énergie, de la santé, des industries et des services. Les besoins de financement d’un tel programme s’élèvent à 88 000 milliards de FCFA. C’est une somme colossale que l’Etat du Cameroun ne peut mobiliser sans l’apport des partenaires financiers nationaux et internationaux, aussi bien privés que publics.

La Chine, devenue à ce jour le premier créancier de l’Etat du Cameroun, se propose d’investir ses capitaux en vue de l’atteinte des objectifs de la SND-30. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la signature, le 29 mai 2023, du mémorandum d’entente de prêt chinois. La Silk Road Investment Fund, organisme chinois, entend y contribuer à hauteur de 30 milliards de dollars US, soit environ 18 000 milliards de FCFA.  Ce financement qui représente près de 21% des besoins financiers du Cameroun dans le cadre de la SND-30, témoigne de la bonne santé de la coopération sino-camerounaise. Il convient de préciser que le recours au financement de la Silk Road Investment Fund ne signifie pas que l’Etat du Cameroun cesse de coopérer avec Eximbank. En réalité, les fonds de la SRIF proviennent de quatre établissements financiers chinois dont Eximbank qui y contribue à hauteur de 15%.  Il est donc clair qu’Eximbank est d’une certaine manière partie prenante de ce financement en tant que actionnaire de la SRIF.

Aussi faut-il noter que la spécificité de la SRIF est qu’elle fut créée en 2014 pour financer les projets, hors de la Chine, dans le cadre de la matérialisation du projet chinois des Nouvelles routes de la soie. En 2015, le Cameroun marqua son adhésion à ce projet de Pékin. C’est donc tout à fait normal qu’il reçoive le financement de la SRIF.

Il est aussi important de préciser qu’Eximbank n’est pas le seul organisme financier chinois à investir ses capitaux au Cameroun. D’autres institutions telles que Bank of China, CDB, SINOSURE accompagnent le Cameroun dans ses différents projets de développement.

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