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« Journée internationale du dialogue entre les civilisations » : comprendre le sens de l’adoption de la vision chinoise par la communauté internationale

C’est une résolution historique pour l’humanité en général et les dirigeants chinois en particulier. Au cours de sa 78e session, l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU), a unanimement adopté pour le 10 juin de chaque année, la « Journée internationale du dialogue entre les civilisations. » Une initiative chinoise qui vise à ouvrir des nouvelles perspectives aux échanges internationaux se fondant sur le dialogue entre les civilisations. Elle a été formellement proposée à la communauté internationale par le président chinois Xi Jinping, il y a plus d’une dizaine année déjà. Gérard Njoya, le journaliste camerounais donne sa modeste lecture de cette initiative chinoise soutenue par l’organisation des Nations unies (ONU).

Naissance et évolution de l’Initiative pour la civilisation mondiale

Il n’est pas superflu de rappeler que l’Initiative pour la civilisation mondiale est l’une des visions planétaires proposée à la communauté internationale par la Chine il y a un peu plus d’une décennie alors que le monde fait face aux défis communs. Elle est en fait, une offre qui éclaire la voie à suivre et représente une contribution significative de la Chine communiste aux efforts mondiaux visant à protéger la planète terre et à créer un avenir meilleur et prospère pour tous. Sous la diplomatie chinoise, elle a évolué depuis 2013 aux côtés de l’Initiative la Ceinture et la Route, l’Initiative de développement mondial et de l’Initiative de sécurité mondiale. Ceci, dans le seul but de réaliser le projet crucial de construire une communauté mondiale de destin partagé, évoqué pour la première fois au monde entier par le président chinois Xi Jinping lors d’un discours prononcé devant l’Institut d’État des relations internationales de Moscou en 2013.

Notons donc qu’au cours de la dernière décennie, le président chinois Xi Jinping n’a travaillé que pour développer cette vision planétaire aux dirigeants du monde. Le dirigeant chinois l’a étalé à plusieurs rencontres internationales notamment, dans ses discours lors du débat général de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015, de l’Office des Nations Unies à Genève en 2017, des Conférences ministérielles du Forum sur la Coopération Afrique-Chine (FOCAC), etc. Elle s’est donc enrichie en 2024 avec cette résolution historique empreinte de solennité. L’initiative de civilisation mondiale qui bénéficie enfin de soutien des États membres de l’ONU et des organisations du système des Nations unies au cours de cette année, s’explique dans l’unique sens de penser à la survie de la civilisation humaine.

Ce qui a motivé l’adoption de l’Initiative chinoise

La question de savoir si la civilisation humaine peut survivre à des événements de crises immenses et sans précédent, à la fois connues et inconnues, prévisibles et imprévisibles est enfin considérée par l’humanité. C’est en fait, la voix de la Chine qui est finalement entendue. Il faut rappeler que le président chinois Xi Jinping a toujours souligné à la communauté mondiale, l’intérêt à prendre cette question en priorité indiquant que nos destins sont interconnectés. Le nouveau Livre Blanc intitulé « Une communauté mondiale de destin partagé : proposition et action de la Chine », publié en septembre 2023 par le Bureau d’information du Conseil d’État de la République populaire de Chine, présente clairement les raisons qui ont motivé la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies a instauré une Journée internationale du dialogue entre les civilisations, initiée par la Chine.

Dans cet ouvrage, les communistes chinois développent systématiquement que l’humanité devrait « accroître les échanges entre les civilisations pour promouvoir l’harmonie, l’inclusion et le respect des différences. » C’est une proposition qui a tout son sens dans un contexte où les pays du monde sont constamment confrontés à des nombreuses difficultés mettant en mal le progrès de l’humanité. Chaque État devrait prendre l’humanité en soi et faire de toutes ses réalisations de civilisations, un « héritage collectif. » Alors que le monde compte plus de 200 pays et régions, plus de 2 500 groupes ethniques et un grand nombre de religions, la Chine pense que « cette diversité culturelle est ce qui rend le monde coloré » et qu’il faut créer les actions qui peuvent promouvoir le respect de cette diversité des civilisations. Pour cela, le Livre Blanc chinois souligne que ce n’est qu’en défendant l’égalité, l’apprentissage mutuel, le dialogue et l’inclusion des civilisations, et en œuvrant pour le respect mutuel, le partage d’expériences et la coexistence harmonieuse tout en préservant la diversité, que le monde pourra maintenir sa diversité et prospérer. La Chine soutient que la diversité engendre les échanges, les échanges mènent à l’intégration et l’intégration amène le progrès.

Au clair, l’Initiative chinoise de civilisation mondiale qui prône le « dialogue entre les civilisations » est une vision internationale d’apprentissage mutuel entre les civilisations, donnant une impulsion importante au développement humain. Il est donc évident de retenir que, la communauté internationale a été motivée par cette raison qui constitue un élément fondamental pour relever les défis mondiaux. Elle a été d’ailleurs même appréciée par quelques dirigeants internationaux.

Ce qu’ils ont dit…

Aussitôt que la proposition chinoise d’une « Journée internationale du dialogue entre les civilisations » a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations unies, quelques dirigeants mondiaux ont exprimé leurs sentiments. Gabriela Ramos, la sous-directrice générale pour les Sciences sociales et Humaines de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a appuyé l’initiative chinoise en indiquant que « le dialogue entre les civilisations n’est pas seulement la clé d’un avenir durable, c’est un moyen de se comprendre, de coopérer et de développer la confiance. » C’est une déclaration digne qui reprend totalement la Chine. Mme Ramos a de ce fait, affirmé que l’UNESCO est prête à travailler de concert avec tous les partenaires, y compris la République populaire de Chine, afin de renforcer durablement le dialogue entre les civilisations ainsi, le rendre stable.

Miguel Moratinos, le sous-secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) et Haut représentant de l’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC) s’est quant à lui, congratulé dans un premier temps, de cette résolution adoptée. « Je me félicite de l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale relative à la Journée internationale du dialogue entre les civilisations », a déclaré Miguel Moratinos le sous-secrétaire général de l’ONU et Haut représentant de l’UNAOC, dans un communiqué de presse. M. Moratinos a par la suite exprimé sa « gratitude à la Chine et à tous les Etats membres, co-sponsors de la résolution, pour leur appréciation du rôle précieux de l’UNAOC dans la promotion d’une meilleure compréhension et d’un plus grand respect entre les civilisations, les cultures, les religions et les croyances. » Dans ce même communiqué, Miguel Moratinos lance un vibrant appel à la communauté internationale de « célébrer notre diversité », de « renouveler notre engagement à respecter nos différences » et de « protéger la dignité humaine, sans discrimination. » Ce sont des propos forts aimables qui expriment la reconnaissance du monde entier envers la Chine.

Pour sortir, il faut dire que l’Afrique et la Chine se rencontrent depuis toujours en sommet afin de se frotter à cette question de partage et d’apprentissage mutuel sur les civilisations chinoise et africaine en vue de lutter contre la pauvreté des deux peuples et de promouvoir la construction d’une communauté sino-africaine unie. Les deux parties se sont rencontrées pour la troisième fois le 9 avril 2024 à Beijing sur le thème : « Héritage, partage, développement : vers une communauté sino-africaine de haut niveau avec un avenir partagé. » Plusieurs autorités chinoises, experts, diplomates africains et internationaux, hommes politiques, journalistes et universitaires d’Afrique et de la Chine avaient pris part à ce rendez-vous.

Gérard Njoya

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