Bon-À-Savoir
A la Une

Cameroun : les chinois connectent Ndoumale au reste du monde entier

La distance qui sépare Yaoundé et Pékin est de 11059 km et celle qui relie Kribi à Yaoundé, la capitale du Cameroun est de 303 km. Le chinois qui voudrait arriver à Ndoumale, un village habité par plus de 600 personnes, situé à 51 km de Kribi, une ville balnéaire de la région du Sud, doit parcourir au total 11 413 km si l’on se fie aux chiffres relevés sur internet. De ce fait, quel que soit ce que le chinois ira faire dans ce petit village, il aura mis en priorité : l’amour et l’amitié pour son frère et sa sœur camerounais. C’est en réalité, ce qu’on peut dire dans l’ensemble avant de commencer toute chose. Nous avons découvert via l’agence de presse chinoise Xinhua, que deux entreprises chinoises ont curieusement relevé ce défi, et ont effectué à Ndoumale, quelques projets indéniables, connectant le village au reste du monde.

Les griffes de CHEC  

Ndoumale a eu l’affection sincère des chinois. D’abord, celle de l’entreprise China Harbor Engineering Company Ltd (CHEC) qui arrive en 2011 et commence avec les travaux de construction de la première phase du port en eau profonde de Kribi, à environ 25km du village. Le constructeur chinois a posé des actes sociaux qui ont transformé le paysage du village, en construisant les routes et les ponts pour les populations de Ndoumale, sans oublier l’installation des lampes solaires pour soutenir l’éducation des enfants et éclairer les ménages.

Allons sur le réseau de routes et de ponts chinois. « La route est une source de richesse car celle-ci nous a connecté au monde. Nous achetons maintenant des marchandises ailleurs et de plus en plus de gens s’installent et construisent des bâtiments dans notre village », a souligné Jean Edjanle, 63 ans, un habitant de Ndoumale. L’œuvre chinoise impacte donc positivement. Les clichés d’un village distant de 2 km du centre-ville et desservi par une route boueuse, sont devenus un souvenir. Il y avait « un cours d’eau qui n’avait pas de pont. Il n’y avait pas de route », se souvient Henri Bikouo, chef traditionnel du village.

Cette nostalgie est aussi faite par les populations de Bagyeli, une localité où vit le groupe ethnique Pygmée également bénéficiaire du réseau de routes et de ponts construit par CHEC. « Parfois, nous traversions en pirogue pour aller à l’école, mais maintenant nous allons par la route. C’est bien pour nous », explique Marie Belle Ndabouane, l’épouse du chef de Bagyeli.

Relevons pour terminer avec les griffes de CHEC au village Ndoumale, l’impact des lampes solaires chinoises dans le domaine l’éducation dans cette petite localité. Rapidement, donnons la parole à Madame Louise Njole Edjenguele, directrice de l’école maternelle et primaire de Ndoumale qui estime que « l’année prochaine, le nombre d’inscriptions à l’école augmentera certainement grâce à la lumière.» La directrice s’appuie en fait sur les lampes solaires qui ont été fournies par CHEC afin de faciliter l’éducation des enfants et les activités nocturnes des habitants pour faire cette belle projection.

En effet, une fois la nuit tombée à Ndoumale, les lampes solaires chinoises sont allumées pour éclairer l’école maternelle et primaire, qui sert également de lieu de cérémonie pour les populations villageoises. Il faut indiquer qu’en utilisant ces panneaux solaires vers 18H, le personnel de CHEC profite pour rassembler les villageoises dans l’une des salles de classes et leur parler des mesures de sécurité routière à respecter sur l’autoroute Kribi-Lolabé que l’entreprise chinoise CHEC a construite à quelques kilomètres du village Ndoumale.

Un peu plus devant, les Pygmées de Bagyeli magnifient l’arrivée du chinois dans leur localité indiquant que les panneaux solaires de CHEC ont illuminé leur vie. « Nous l’utilisons (la lumière) dans la cuisine. Si vous voulez préparer quelque chose, vous l’allumez (…) et la lumière peut durer jusqu’au matin, ce qui est une bonne chose. Lorsque les enfants vont à l’école, ils allument la lumière. Cela les aidera aussi à être sages et intelligents à l’école », a assuré Mme Bell Ndabouane

La touche CGCOC Group à Ndoumale

CGCOC Group est une multinationale chinoise de BTP. Au cours de l’année 2011, sa firme camerounaise s’est installée à Ndoumale à l’effet de construire une usine de traitement d’eau potable et ses installations connexes. Un projet social pouvant produire 7.000 mètres cubes d’eau par jour. Le chinois a eu raison de finir vite les travaux et de léguer son campement à ce village qui l’a chaleureusement accueilli.

La seule école primaire de Ndoumale qui fonctionne depuis trois ans, est l’œuvre du chinois CGCOC Group. Le bâtiment composé de six salles de classe a autrefois abrité les ouvriers chinois de la CGCOC qui construisaient l’usine de traitement d’eau. Lorsque le constructeur chinois a quitté le lieu après avoir achevé le projet, le bâtiment a été transformé en école. « Avant, les enfants ne pouvaient pas partir à l’école. Maintenant, comme l’école est proche, tout le monde la fréquente », a confié sa directrice, Louise Njole Edjenguele, 26 ans.

En fait, l’avènement de cette école fait déjà rêver les enfants de la localité. Brian Mengue, qui souhaite devenir médecin, est élève à l’école maternelle et primaire de Ndoumale. En présence de ses camarades, le petit garçon de 10 ans affirme que « l’école donne un bon avenir, elle fait réfléchir. Je suis content parce que nous avons l’école ici. » Brian voit du bâtiment que le chinois leur a légué, une source d’avenir.

Au clair, l’arrivée des entreprises chinoises CHEC et CGCOC Group à Ndoumale dans le Sud du Cameroun, illustre clairement l’amitié Chine-Afrique portée par la vision commune de construire une communauté sino-africaine d’avenir partagé. Et c’est Sa Majesté Bikouo, le chef traditionnel de Ndoumale qui va conclure en regardant sa population épanouie que « mon rêve était de sortir ma communauté de la pauvreté et d’atteindre la prospérité, et dont ce rêve est en train de devenir réalité grâce à la coopération sino-africaine. »

Ce reportage a été écrit par Gérard Njoya avec le soutien de Xinhua

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité