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FOCAC 2024 : le Cameroun recherche un partenariat stratégique avec la Chine

Une délégation du Cameroun dirigée par le chef de l’Etat, Paul Biya, a rencontré les autorités chinoises parmi lesquelles, Xi Jinping, président de la République populaire de Chine et Secrétaire général du Parti communiste. C’était le mercredi 4 septembre 2024 au Grand Palais du Peuple de Beijing, en marge au 4e Sommet du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC). À l’occasion, Paul Biya a prononcé un discours historique, évoquant quelques dossiers et projets conjoints pouvant élever la coopération bilatérale entre la Chine et le Cameroun, au niveau du partenariat stratégique.

Il faut mieux cibler les échanges commerciaux

« S’il est vrai que le niveau actuel de nos échanges est déjà appréciable, je reste convaincu qu’avec une stratégie mieux ciblée, les produits échangés, leur tonnage et leur valeur, pourront encore augmenter de manière significative », a déclaré le président Paul Biya, aux dirigeants chinois. C’est une vision de coopération qui peut bien trouver son sens dans la dynamique des importations chinoises vers le marché camerounais.

Il faut lire dans la récente note camerounaise sur le commerce extérieur de 2022 pour comprendre que les importations chinoises en vers le Cameroun, présentent  déjà les secteurs clés tels que les machines et appareils mécaniques, les métaux communs, les produits chimiques, les matières plastiques, le matériel de transport, les ouvrages en pierre, et les insecticides. Cette politique d’importation a toujours hissé la Chine au premier rang des fournisseurs du Cameroun.

La proposition du président Paul Biya peut également avoir un sens d’exportation par le fait que le Cameroun se montre de plus en plus capable de produire certains produits commerciaux tels que le fer et l’aluminium et pourra garantir son marché local ainsi que redynamiser ses exportations en direction Chine afin d’équilibrer la balance commerciale entre les deux partenaires. Sans oublier que les produits agricoles du Cameroun à l’instar de l’avocat, constituent un marché d’exportation clé.

Appel à une intensification des investissements chinois

Selon Paul Biya, la part des investissements chinois dans le développement du Cameroun est prépondérante et s’observe à travers la construction de diverses infrastructures. Seulement, le Cameroun est toujours en quête de progrès et de modernité. Aux dires de son illustre président, le pays a besoin des financements additionnels, importants pour poursuivre sa vision d’émergence à l’horizon 2035. L’objectif est de bâtir une économie plus solide, basée sur des industries locales compétitives capables de transformer nos ressources minières et agricoles en vue de satisfaire les besoins endogènes et d’exporter des produits en grande quantité.

Ainsi, Paul Biya appel à une élévation des investissements chinois au Cameroun. « J’invite donc votre gouvernement ainsi que le secteur privé chinois, à continuer à nous accompagner sur cette voie, en densifiant leurs investissements directs au Cameroun », a-t-il lancé aux chinois.

Cependant, Paul Biya présente les axes prioritaires d’investissements recherchés. « Dans ce cadre, mon pays a besoin par exemple, dans le domaine militaire, d’une gamme variée d’équipements et de matériels modernes, y compris de l’assistance technique pour faire fonctionner et entretenir tout cela », a dévoilé aux chinois, le président Paul Biya qu’accompagnait à cette occasion, quelques membres de son gouvernement, dont le ministre de la Défense, Joseph Betis Assomo.

Aussi, le président camerounais a évoqué dans les projets prioritaires de son pays, le lancement du chantier de construction de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala dont le partenaire chinois China First Highway Engeneering corporation (Cfhec) adjudicataire du marché recherche les financements, de l’autoroute Edéa-Kribi, de la route Douala-Bafoussam dont son état est très critique, de la voie de contournement de la ville de Yaoundé, de la route Ebolowa-Akom 2-Kribi, de la route Ngaoundéré-Garoua et enfin, de celle reliant Maroua à Kousseri. Ces projets et bien d’autres, constituent, selon Paul Biya, des niches d’opportunités à saisir pour le gouvernement et les grandes entreprises chinoises.

Aux fins de bien mener ces projets avec le soutien de la Chine, le président Paul Biya sollicite une négociation claire entre les parties chinoises et camerounaises. « Je souhaite vivement que les négociations avec Eximbank de Chine aboutissent dorénavant à des conventions de financement dont les clauses seront exemptes de toute ambiguïté, pour éviter des incompréhensions qui sont parfois de nature à ralentir l’exécution des projets », a plaidé le chef de l’Etat du Cameroun. Il s’agit probablement de la définition exacte du calendrier et du mode des prêts chinois.

Au plan multilatéral et international, il est établi que le Cameroun soutienne l’idée d’une seule Chine. Pour cela, S.E Paul Biya se félicite de la convergence de vues chinoises et camerounaises sur la nécessité de reformer l’ONU afin de l’adapter au monde d’aujourd’hui, et d’en faire un outil efficace pour la résolution des conflits et la préservation de la paix. Ce qui cadre avec la nouvelle vision chinoise de construire un monde meilleur où tout le monde pourra jouir d’une paix durable, d’une sécurité commune et d’une prospérité commune.

Paul Biya en chef de la diplomatie camerounaise, remercie de nouveau, la Chine pour son soutien apporté à l’élection de S.E Philemon Yang à la présidence de la 79e Assemblée générale de l’ONU, il y a trois mois le 6 septembre prochain.

Gérard Njoya

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