Les travaux parlementaires, plus connus sous l’appellation consacrée de “deux sessions”, se sont achevés ce 11 mars 2024 au Grand Palais du Peuple à Beijing, après l’ouverture officielle une semaine plutôt. Ces travaux annuels ont connu un succès, si l’on en juge par la densité, la qualité des délibérations et autres résolutions qui en ont découlé, prises à l’unanimité par les législateurs chinois de l’Assemblée populaire nationale, en présence des membres du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois CCPPC), réunis au grand complet sous le regard attentif du président Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois. En tout cas, selon les échos que se sont faits les médias nationaux et étrangers, mobilisés pour la circonstance à Pékin, la Chine a une fois de plus donné l’occasion à la communauté internationale d’apprécier sa riche et singulière démocratie parlementaire, calquée et ancrée typiquement sur le modèle et les aspirations de son peuple. Loin donc d’être un marronnier, l’occasion de la tenue annuelle de ces deux sessions, une particularité et originalité chinoise, offre en réalité une opportunité au peuple chinois d’expérimenter la démocratie de type socialiste à la chinoise, renvoyant à la face du monde la pratique de sa démocratie parlementaire.
Navette parlementaire respectée
Ainsi donc, l’Assemblée nationale populaire (APN), l’organe législatif chinois, s’est ainsi livrée à un exercice parlementaire digne d’une démocratie de type socialiste à la chinoise. Durant les travaux, la navette parlementaire a été bien respectée. Les députés, élus dans leurs circonscriptions respectives sur l’ensemble du territoire chinois, conscients de la prééminence de leur mandat et en tant que représentants du peuple souverain, ont pris des libérations sur des sujets d’intérêt qui engagent la vie de la nation chinoise tout entière et certainement au-delà. Sans être exhaustif, relevons l’un des plus importants points adoptés, en raison de son impact pour le peuple chinois mais aussi pour le reste du monde; la Chine étant deuxième économie mondiale dont le comportement socioéconomique produit des effets d’entrainement sur le reste de la communauté mondiale. Il s’agit du rapport d’activité du gouvernement chinois présenté à l’ouverture des travaux par le premier ministre, Li Qiang, au nom du gouvernement. Après en avoir apprécié la pertinence, la justesse, suivies de son adoption à l’unanimité par les législateurs, ce rapport qui se veut tout un programme bilan et se projette sur le futur en vue de la relance économique et sociale de la Chine post covid 19 revêt une grande importance. Les questions d’intérêt, notamment le taux de croissance chinoise confirmé à 5,2% en 2023 avec presque le même taux cette année 2024 (soit au-dessus du taux mondial de 3,1%, selon les perspectives économiques mondiales faites par le Fonds monétaire international), les mesures liées au logement, à l’emploi, à l’environnement entre autres qui ressortent dudit rapport, lequel projette la Chine sur des perspectives économiques heureuses assorties d’un plan d’actions contextualisé pour redresser une économie chinoise post covid 19 rassurante calme les inquiétudes du monde entier. Et en âme et conscience, les législateurs chinois ont trouvé juste de donner leur feu vert au dit rapport d’application immédiate. Quant à la Conférence consultative politique du peuple chinois, elle a également pris des résolutions qui engagent et consolident davantage son ancrage démocratique en tant que organe suprême de propositions de premier plan dans l’Empire du milieu. On l’aurait donc compris: d’un côté, les membres Du Comité national de la CCPPC et de l’autre, les députés de l’APN se sont livrés au Parlementarisme proprement chinois, avec des promesses qui chantent pour le futur chinois et mondial. Si les premiers assistent sans droit de vote aux travaux, ils jouent néanmoins, en vertu de leur mandat statutaire, un rôle important et clé dans les travaux et débats législatifs. Quant aux députés, leur rôle est confirmé à l’aune de deux sessions qui viennent de s’achever par des délibérations pertinentes qui leur sont soumises, celles qu’ils ont prises d’autorité, dans la discipline pour l’intérêt général. Ce qui confirme la place prépondérante de cet organe législatif dans la gouvernance globale de la Chine avec Xi Jinping au centre comme chef de l’exécutif sans pour autant interférer dans le travail législatif abattu avec tact par deux institutions souveraines reconnues. A cet égard, il est bon de noter que la nature même de la composition de ces deux instances nationales est la preuve que la tenue de deux sessions en Chine ne cessera pas d’être une opportunité d’expression démocratique à la chinoise.
Faut-il le préciser, la CCPPC a souligné à cette occasion la nécessité pour elle de renforcer ses capacités de consultation politique, de supervision démocratique, de participation et de délibérations sur les affaires d’Etat. Les forces mises en commun pour la modernisation chinoise sont venues ainsi confirmer que la Chine expérimente et expérimentera de manière souveraine sa démocratie parlementaire qui ferait des émules et pourrait inspirer plus d’un pays de par le monde.
Par Pierre CHEMETE, Journaliste camerounais.