An 42 de Paul Biya à la présidence du Cameroun : un bilan légendé par une coopération sino-camerounaise fructueuse

« I do so swear » (“Je le jure” en langue française). C’est par ces expressions idiomatiques anglaises que le président de la République Unie du Cameroun, Paul Biya, prêta serment le 06 novembre 1982 devant l’Assemblée nationale et la Cour suprême, succédant à son prédécesseur le président Amadou Ahidjo, démissionné le 04 novembre 1982. Le deuxième président du Cameroun, Paul Biya s’engagea à cet instant, à bâtir la nation camerounaise sous la bannière du “Renouveau”, un concept politique.

Dans cette idéologie politique, le chef de l’Etat Paul Biya axe son action sur la démocratisation de la vie politique, la libéralisation sociale, la rigueur dans la gestion, la moralisation des comportements et le renforcement de la coopération internationale. C’est évidement qu’à travers ce dernier point, l’on peut reconnaitre à Son Excellence Paul Biya, le mérite d’avoir redynamisé la coopération bilatérale entre la République du Cameroun et la République populaire de Chine au bénéfice des peuples. Ceci, avec la contribution significative des dirigeants chinois. Il est donc opportun de feuilleter cette coopération fructueuse au moment où S.E Paul Biya fête son 42e anniversaire au sommet de l’Etat du Cameroun, ce 06 novembre 2024.

42 ans de gouvernance soutenue par la Chine

On ne le dira pas assez, mais la vérité est bien établie. Le Cameroun a toujours été soutenu par la Chine depuis l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême le 06 novembre 1982, soutenu en tous points par la Chine. En effet, le chef de l’Etat Paul Biya garde à son actif, huit (08) visites officielles en République populaire de Chine (mars 1987, octobre 1993, septembre 2003, novembre 2006 et du 20 au 21 Juillet 2011, mars et août 2028 et septembre 2024) où le Renouveau a rencontré les plus hauts dirigeants chinois. De son côté, Paul Biya a reçu en visite officielle au Cameroun, outre le chef de l’Etat chinois S.E Hu Jintao du 30 janvier au 1er février 2007, d’imminentes personnalités chinoises. Et pour être plus exhaustive, l’on peut aligner dans ces 42 ans, de nombreuses visites d’échanges permanentes entre les membres des gouvernements des deux pays.

Ces déplacements des chefs d’Etat et membres du gouvernement dans l’un ou l’autre des deux pays, sont des moments d’évaluation de la coopération et surtout de signature des différents accords et/ou conventions. Pour sa plus récente visite en Chine, Paul Biya et Xi Jinping ont élevé la coopération bilatérale entre la Chine et le Cameroun, au niveau du partenariat stratégique. La délégation camerounaise a notamment sollicité une intervention supplémentaire de la Chine dans certains dossiers et projets du Cameroun.

Mais avant cette demande du chef de l’Etat camerounais, il faut relever que les relations de coopération entre la Chine et le Cameroun fleurissaient toujours. L’on peut citer quelques principaux projets sino-camerounais réalisés ou en cours de réalisation sous les quatre décennies du Renouveau : le projet agro-industriel de Nanga Eboko, le Centre d’Application et des Technologies Agricoles de Nanga-Eboko (CATAC), lee Lycée technique agricole de Yabassi, le projet « CTPhone », le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et de ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS), le stade Omnisport de Limbé, le Stade Omnisports de Bafoussam, le barrage de Memve’ele, l’autoroute Yaoundé-Douala, l’autoroute Kribi-Lobabé, le nouvel immeuble siège de l’Assemblée nationale, le port en eau profonde de Kribi, la construction de 1500 logements sociaux à Yaoundé le projet d’alimentation en eau potable de 9 villes du Cameroun, la fibre optique, le projet d’adduction d’eau potable de la ville de Douala, l’aménagement de 145 forages d’eau potable à motricité humaine, le barrage hydroélectrique de Mekin, les MA 60, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, le Palais des Congrès de Yaoundé, l’Ecole Publique de Mvomeka’a, le Palais polyvalent des Sports de Yaoundé, l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé, l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Douala, le projet de fer de Mbalam, etc.

La Chine a conservé de 2000 à 2020, la place du premier partenaire commercial du Cameroun. Et depuis 2022, le pays est premier fournisseur du Cameroun sur les 190 partenaires avec une part représentant 15,8% du total des importations. Soit, 903,0 milles tonnes de produits pour une facture à l’ordre de 775,8 milliards de F CFA.

Les échanges artistiques et culturels se sont élargis et continuent à s’élargir sans cesse. En mars 2016, à l’occasion du 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sino-camerounaises, la Troupe des Chants et Danses de la province du Liaoning de Chine est venue au Cameroun donner un spectacle, qui a été hautement apprécié. Les Camerounais vont de plus en plus se former en Chine. En 2016, plus de 300 Camerounais sont partis en Chine pour prendre part aux diverses formations et 77 lauréats camerounais de la bourse du Gouvernement chinois ou de l’Institut Confucius sont allés en Chine poursuivre leurs études. Aujourd’hui, le nombre des apprenants du chinois inscrits à l’Institut Confucius de l’Université de Yaoundé 2, a dépassé 15 000, et environ 2 000 Camerounais poursuivent leurs études en Chine.

C’est aussi sous sa magistrature que le navire-hospitalier chinois l’ « Arche de la Paix » a séjourné pour la première fois au Cameroun, offrant des soins gratuits à près de 7 000 personnes, avec 126 opérations chirurgicales réalisées à l’occasion. Sans oublier que le Cameroun a aussi reçu sa présidence, 22 missions médicales chinoises.

Au niveau de la coopération internationale, la Chine a toujours soutenu les intérêts du Cameroun et vice versa. La plus récente remonte avec l’élection de Philémon Yang au poste du président de la 79e Assemblée générale des Nations unies.

La célébration de 42 ans de magistrature suprême est certes un moment de partage entre le président Paul Biya et son peuple mais aussi une occasion de faire le bilan d’un homme d’Etat qui a su adossé sa vision de développement du Cameroun sur les épaules de la coopération sino-camerounaise établie depuis le 26 mars 1971.

Gérard Njoya