L’Initiative « la Ceinture et la Route » : Momentum d’une décennie de l’engagement Chinois en Afrique
L’Afrique est considérée comme un partenaire clé de l’Initiative « la Ceinture et la Route (ICR) », en raison de son besoin crucial de meilleures infrastructures qui demeure l’obstacle majeur au développement du continent. Les ressources naturelles inexploitées de l’Afrique en font également une destination attrayante pour le commerce, les investissements et le transfert de technologie à travers l’ICR. À ce jour, parmi les 53 pays africains qui ont établi des relations diplomatiques avec la Chine, 52, plus la Commission de l’Union africaine, ont signé des mémorandums de coopération de l’ICR avec la Chine. Cela montre à quel point les objectifs de l’ICR cadrent avec les objectifs de développement du continent Africain tel que défini par l’Agenda 2063 de l’UA.
Après 10 ans de coopération dans le cadre de l’ICR, de projets majeurs d’infrastructure ont été réalisés en Afrique. Au cours de la dernière décennie, la Chine a aidé les pays africains à construire plus de 6 000 kilomètres de voies ferrées, 6 000 kilomètres de routes, environ 20 ports, plus de 80 grandes installations électriques, plus de 130 hôpitaux et 170 écoles, et la liste n’est pas exhaustive. La valeur des nouveaux projets signés par des entreprises chinoises dans les pays africains a dépassé les 700 milliards de dollars au cours des 10 dernières années, et le chiffre d’affaires réalisé a dépassé les 400 milliards de dollars. Selon le rapport sur l’investissement de l’ICR en Chine 2023 S1, l’Afrique subsaharienne a connu une augmentation de 130 % en glissement annuel des investissements chinois liés à l’ICR au cours du premier semestre 2023, et une augmentation de 69 % des engagements de contrats de construction chinois.
Cependant, comme on pouvait s’y attendre, ces efforts de développement ne peuvent venir sans corolaires. Comme l’ont souligné des universitaires et des élites dans le monde, l’ICR en plus du développement, a apporté de la pollution et de la dette à l’Afrique.
Le Global Development Policy Center de l’Université de Boston estime qu’entre 2000 et 2022, 39 bailleurs de fonds chinois ont accordé 1 243 prêts d’un montant totale de 170,08 milliards de dollars à 49 gouvernements africains et à 7 institutions régionales. Ceci à amener certains critiques occidentaux à murmurer l’expression de « Diplomatie du Piège de la Dette ». En ce qui concerne les préoccupations environnementales, la construction de projets d’infrastructure tels que les ports, les pipelines, les chemins de fer, les autoroutes et les aéroports a entraîné des impacts environnementaux importants tels que la déforestation, la pollution de l’air et de l’eau, l’érosion des sols et la perte de biodiversité.
Lors de l’ouverture du Forum de l’ICR pour la Coopération Internationale 2017, le président chinois Xi Jinping a déclaré que l’ICR devait « poursuivre la nouvelle vision du développement vert et un mode de vie et de travail vert, à faible émission de carbone, circulaire et durable » conformément aux objectifs du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.
Ainsi, entre 2021-2022, jusqu’à 21 % des investissements de l’ICR en Afrique ont été orientés vers la protection de l’environnement et le développement durable. Au niveau étatique, certaines réglementations environnementales ont été adoptées pour conformer les projets de l’ICR aux normes environnementales nationales et internationales afin de réduire les impacts environnementaux à court et à long terme. Toutefois, il reste un long chemin à parcourir pour braver ces obstacles, et cela nécessite encore plus de dialogues et de concertation entre la Chine et les pays africains. Malgré ces défis, les projets de l’ICR ont le potentiel d’améliorer considérablement le développement des infrastructures et de promouvoir la croissance économique en Afrique.
Pour Actu Chine-Cameroon, Dr Taling Tene Rodrigue