Bauxite de Minin Martap : le Cameroun signe la convention d’exploitation avec Camalco S.A
La convention minière signée le 30 juillet 2024 au Hilton hôtel de Yaoundé par le ministère des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmitd) et la société australienne Camalco S.A via sa filiale camerounaise, a pour principal objet de préciser les droits et les obligations des deux entités dans le cadre de l’exploitation industrielle de la bauxite de Minin Martap dans le département de la Vina, région de l’Adamaoua. Le Pr. Fuh Calistus Gentry, ministre par intérim des Mines, de l’industrie et du développement technologie, a signé pour la partie de l’Etat du Cameroun tandis que le directeur général, Rana Pratap Singh, a signé au nom de la société Camalco S.A, filiale camerounaise de la société australienne Canyon Resources Ltd, devant les membres du gouvernement camerounais et la presse nationale et internationale.
Cet accord de convention s’inscrit en étroite ligne avec les objectifs de la Stratégie nationale de développement 2030 (SND30) et vise principalement à extraire du sous-sol de Martap, 05 millions de tonnes de bauxite, des réserves prouvées de 99,1 millions de tonnes de bauxite à 51,6% d’Alumine et 2,4% de Silice, pendant une durée de 20 ans. Y compris, la transformation de la matière bauxite en alumine. Selon la convention, ces produits seront exportés du territoire camerounais via le port de Douala.
En effet, le projet prévoit dans l’ensemble, la construction de la mine et des autres installations connexes à utiliser tout le long de la phase d’exploitation proprement dite. Dans le détail, il s’agit de l’aménagement de l’itinéraire routier identifié pour le transport du produit marchand depuis le site d’extraction jusqu’à la gare ferroviaire de chargement de Makor dans la commune de Martap ; de la construction de la zone de chargement à Makor ; de la contribution à la réhabilitation du chemin de fer existant entre Ngaoundéré et Douala ; de la construction des installations dédiées au port autonome de Douala et de la mise en place d’une unité de production d’énergie ainsi que de la construction d’une unité de traitement de la bauxite en alumine.
« Nous avons examiné la capacité financière et technique du partenaire Camalco, à réaliser le projet et cela nous galvanise davantage en ce moment où nous signons la convention », a déclaré le ministre Fruh Calistus Gentry, à la presse. Pour Rana Pratap Singh, le dg de Camalco S.A, « la signature de cette convention entre l’Etat du Cameroun et la société Camalco S.A est historique et celle-ci remet l’entreprise dans une nouvelle aventure économique. »
Retombées socio-économiques
A travers ce projet, l’Etat du Cameroun va, dès son démarrage, outre la création de plus de 1000 emplois directs et plusieurs emplois indirects, capter à la première année de production, une masse économique pouvant soutenir le développement du pays. Par an, le Cameroun bénéficiera du projet : des parts gratuites à l’ordre de 10% ; de la taxe ad valorem au taux de 3% de la valeur marchande ; du partage de production au taux de 5% du produit marchand ; du fonds de développement du secteur minier au taux de 1% du chiffre d’affaire hors taxe ; du compte spécial de développement des capacités au taux de 1% du chiffre d’affaire hors taxe ; des droits de concession domaniale fixés à 100 000 francs CFA par kilomètre carré par an ; de la taxe à l’exportation au taux de 2% et d’ouverture du capital de la société de projet à hauteur de 10% aux nationaux.
La convention précise que le partage de production pour l’attribution à l’Etat du Cameroun de 5% du produit marchand par Camalco S.A, dès que la première production sera mise sur place, est garantie. Cette mesure est prise pour éviter que cela soit fait sur retour d’investissement de l’opérateur, comme d’habitude.
Outre, la convention respecte le Code minier qui prescrit l’obligation de mettre à la disposition de l’industrie locale, au moins 15% de la matière première extraite pour sa transformation locale.
Au clair, c’est un accord de partenariat plein d’opportunités qui vient d’être signé entre l’Etat du Cameroun et la société Camalco S.A. L’australien envisage aussi soutenir le développement des infrastructures au Cameroun ; travailler pour le brassage des peuples camerounais, le transfert de technologie, la création des opportunités des stages en alternance pour les étudiants, etc.
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