« L’inauguration de ce palais flambant neuf intervient dans une année 2024 aux allures d’un âge d’or sino-camerounais », Dr Fabrice Onana Ntsa

1- Alors que nous ne sommes ni à une première, ni à une dernière inauguration d’un fleuron de la coopération Chine-Cameroun, qu’est-ce qui peut justifier cette liesse populaire sino-camerounaise lors de la cérémonie inaugurant le nouveau palais de l’Assemblée nationale du Cameroun ?

Le 30 Novembre dernier, Zhang Qingwei, Vice-Président du Comité Permanent de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) de Chine et Cavaye Yeguié Djibril, Président de l’Assemblée Nationale du Cameroun ont procédé effectivement à l’inauguration du nouveau palais de l’Assemblée Nationale du Cameroun. Une étoile supplémentaire d’une constellation qui fait briller le ciel des relations sino-camerounaises. Ce don qui s’inscrit dans le cadre d’une pratique ancienne et féconde de la République Populaire de Chine au Cameroun et en Afrique de façon générale suscite auprès des deux parties une liesse populaire perceptible samedi dernier à Ngoa Ekellé dans le 3^éme arrondissement de Yaoundé. Cette ferveur trouve bien une explication au moins sur trois points. Premièrement, le contexte. L’inauguration de ce palais flambant neuf intervient dans une année 2024 aux allures d’un âge d’or sino-camerounais. Un contexte favorable avec plusieurs voyants au vert qui partent de la visite du Vice-Premier Ministre Liu Guozhong du 17 au 18 janvier dernier, jusqu’à la récente ouverture du Consulat camerounais à Guangzhou en passant par la participation du Président Biya au dernier sommet du FOCAC. Des actions qui ont attisées la flamme sino-camerounaise et ont contribué à discréditer fortement le sino scepticisme auprès des populations camerounaises. Deuxièmement, il est difficile de reste stoïque devant la qualité de cette infrastructure de haute facture. C’est un véritable joyau architectural dont les travaux ont débuté en 2019 par l’entreprise chinoise Beijing Urban Construction Group. Le nouveau cadre de travail des députés camerounais qui a couté presque 60 milliards de FCFA, sur une superficie de 37500 km² est une bâtisse futuriste dont l’esthétique ne peut laisser personne indifférent. Ce n’est pas un hasard si le Président Cavaye l’a présenté comme un édifice incomparable dans toute l’Afrique. Troisièmement, la liesse populaire sino-camerounaise autour de l’inauguration de cette prestigieuse bâtisse est la traduction des relations saines entre la Chine et le Cameroun. Elle est la traduction des certitudes, des convictions et de la volonté de deux peuples de cheminer ensemble vers la voie du développement mutuel. Ce fut donc, au-delà de tout, une occasion de célébration de la coopération Chine – Cameroun autour de ses valeurs pérennes de fraternité, d’amitié et de pragmatisme.

2- Dr, on voit un joyau architectural, on voit un joyau architectural mais en même temps, certaines opinions estiment qu’on a accusé du retard dans la réalisation de ce projet. Que dites-vous ?

Lors du 3^éme sommet du FOCAC tenu à Beijing en septembre 2018, le Président Biya avait marqué d’une pierre blanche sa présence à ce rendez-vous. Dans son intervention, le chef d’Etat camerounais avait souligné l’importance du FOCAC et avait qualifié son bilan de flatteur au regard des résultats tangibles obtenus dans les domaines divers. On peut aisément penser que c’est dans le cadre des travaux bilatéraux sino – camerounais que l’idée d’un don du palais de l’Assemblée Nationale par la Chine avait été actée. Seulement, il faut aussi noter que du 22 au 24 Mars de la même année 2018, le Président Biya effectuait une visite d’Etat en Chine, étant alors le premier chef d’Etat à rencontrer Xi Jinping nouvellement réélu. Le projet de construction de cette infrastructure pourrait avoir germé aussi pendant ce séjour. En tout état de cause, nous savons que le projet remonte à 2018 et les travaux ont effectivement démarré en 2019. Maintenant vous parlez de lenteurs dans l’exécution des travaux. Je ne suis pas assez outillé pour me prononcer clairement. Cependant, c’est un secret de polichinelle que de dire que la conjoncture covidique n’a épargné aucune économie et la Chine est d’ailleurs à féliciter encore plus car, malgré cette morosité de l’économie mondiale, elle a réussi, en 5 ans, délai raisonnable de mon point de vue, à offrir au Cameroun cette formidable construction.

Entretien mené par Gérard Njoya, journaliste à l’Actu Chine-Cameroon