Autoroute Yaoundé-Nsimalen : l’insigne bitume de la Chine
Distante de 10,8 km, l’œuvre du constructeur chinois China Communication Construction Company Ltd, maître du chantier, a été ouverte à la circulation par la Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Célestine Ketcha Courtès le 05 janvier 2022.
A la faveur de la 33ème Coupe D’Afrique des Nations discutée en terre camerounaise, le Gouvernement de ce « grand » pays de la sous-région Afrique centrale a mis en exploitation l’autoroute Yaoundé-Nsimalen en début d’année 2022 afin de permettre aux délégations étrangères et automobilistes de priser la transformation structurelle de la ville de Yaoundé. « Une autoroute est par définition une route rapide, une voie à très grande vitesse réservée exclusivement aux automobilistes. Les piétons doivent désormais s’abstenir de l’emprunter, de la traverser au risque de se voir écraser et créer nombreux accidents, de même le stationnement y est interdit » avait souligné Célestine Ketcha Courtes à l’occasion, alors qu’elle était Président de la cérémonie d’inauguration de l’ouvrage. Ainsi, la Mindhu sensibilisait sur le mode d’emploi de ce linéaire qui traverse les villages Ahala I et II, Abome, Toutouli, Minka, Ngoulmekong… dans la région du Centre au Cameroun.
En effet, l’ouvrage a été techniquement apprécié par la mission de contrôle du groupement Studi Internationel/Cenor/Ecta-Btp et les experts du ministère des travaux publics avant d’être réceptionné. C’est en tout, une rase campagne autoroutière qui respecte le cahier de charge remis au chinois. Elle est une section dite rase campagne. Les coûts du projet ne sont pas maîtrisés. De 87 milliards en 2013, ils sont de 276 milliards en 2017. Le site du PM annonçait 154 milliards en 2017. C’est bien si elle est finalement ouverte à la circulation ! Longue de 10,8 km, l’autoroute est repartie de 2×3 voies, de trois échangeurs dont Nsimalen, Ahala et Meyolo, de trois passages supérieurs et des ouvrages de drainage et autres traitement de zones marécageuses. C’est la fierté des camerounais.
Réactions de terrain
Même si le projet n’est pas encore terminé dans son entièreté, les populations qui résident le long de l’ouvrage et les usagers de l’autoroutier expriment déjà leur engouement. Sandrine Akono, riveraine : « Nous sommes satisfaits de l’œuvre chinoise. Elle a reconfiguré notre village et nous donne même la possibilité de rejoindre Yaoundé en 10 minutes ce qui nous prenait pratiquement 01 heure de temps par le passé. » Pour Christian Mvogo, Chauffeur d’un minibus, l’infrastructure est ultramoderne : « Je suis toujours tenter de rouler à plus de 110 KM/H quand j’emprunte ce tronçon. Les voies sont larges et n’envisagent aucun obstacle. Sincèrement les chinois nous ont fait du bien. » Ce regard est partagé par Marcelle, habitante du village Ahala I : « Je quitte ici pour aller travailler au quartier Bastos à Yaoundé et je vous assure qu’avec mon véhicule, ce n’est qu’une question de quelques minutes. L’avènement de cette infrastructure a largement réduit la durée de nos déplacements et propose même un désengorgement de la ville de Yaoundé. » Selon le Gouvernement camerounais, le projet autoroute Yaoundé Nsimalen n’est pas encore terminé. La Ministre Ketcha Courtès avait évoqué la démarche gouvernementale pour boucler le financement de la section urbaine du projet. C’était à l’occasion de l’inauguration de la phase rase campagne. Mathématiquement, on parle du financement de la section urbaine d’une distance de 11 km, soit la moitié de la première phase livrée. Le chinois CCCC est toujours en attente.
Sandrine Namen