Témoignage : l’Afrique peut s’inspirer du développement touristique et culturel de la Chine

Par Pierre CHEMETE, journaliste camerounais et Boursier du programme China International Press Communication Center, édition 2022.

C’est avec un enthousiasme particulier que je suis le programme de China International Press Communication Center (CIPCC), édition 2022, lequel se tient cette année dans un contexte particulier marqué par la maîtrise de la pandémie de COVID-19 par la République populaire de Chine grâce à un dispositif de riposte adapté ; le programme de stage que nous suivons, aux côtés d’autres confrères africains, d’Asie pacifique et d’Amérique latine, est une opportunité de formation offerte gracieusement et annuellement depuis 2014, par la Chine aux journalistes des pays en voie de développement, en vue d’étudier, de découvrir, de connaître un peu plus le miracle chinois. Le but étant, entre autres, de vivre l’expérience chinoise, dans toutes ses facettes, pour la partager de manière intelligente avec le reste du monde, grâce à notre plume, pour surtout impacter le développement de nos pays qui ont besoin de l’accompagnement du partenaire chinois. Après avoir passé quelques mois en Chine, notamment dans ce cadre, je peux l’affirmer aujourd’hui, mon opinion sur cette puissance a fondamentalement beaucoup changé. Par exemple, j’apprécie beaucoup la discipline de fer dont fait preuve le peuple chinois dans sa marche en avant. Celle-ci est un atout majeur. Aussi, j’ai confirmé que le peuple chinois est viscéralement attaché à la vertu du travail bien fait, ce qui explique, ma foi, pourquoi leur pays est hissé aujourd’hui comme deuxième puissance économique mondiale. En outre, j’ai compris que le pays accorde une importance particulière au développement vert. Les plans d’urbanisme intègre généralement la plantation d’arbres. Cette option se vérifie dans les villes chinoises, y compris dans celles en chantier. Ce couvert végétal est constamment renouvelé, lorsque la nécessité s’est imposée. On a assisté donc à un développement spectaculaire de la Chine, qui tient bien compte du futur, de manière à ne pas compromettre l’avenir, en assurant un présent harmonieux.

Miracle chinois

Ceci étant, je pense qu’il existe un miracle chinois, tant le développement connu ces dernières années par ce pays en voie de développement est fabuleux et impressionnant. Le progrès réalisé est à plusieurs niveaux, et fait pâlir d’envie et parfois de jalousie. Infrastructures immobilières, routières, aéronautiques, la high-tech, les nouvelles technologies de l’information… La percée est palpable. Ce faisant, la Chine poursuit un virage irréversible de son émergence, de son développement, grâce à la volonté manifeste et inébranlable de ses dirigeants d’abord, qui ont su donner une nouvelle impulsion à la dynamique d’ensemble. D’autre part, c’est aussi avec l’accompagnement effectif du peuple chinois. Le tout est fait pour l’intérêt général des populations. « Il faut noter que, dans l’ensemble, notre Parti a réussi le double test d’être le parti au pouvoir et de s’engager dans la réforme et l’ouverture. La majorité des membres du parti sont dédiés au service du public… La nature même de la mission de notre parti et de celle du système socialiste signifie que nous ne pouvons tolérer que la corruption s’insinue et s’étende. Notre objectif n’est pas seulement de développer l’économie, mais également d’avoir un gouvernement intègre et ordonné ! », écrit le président Xi Jinping dans son livre intitulé « Sortir de la pauvreté ». De ce fait, en tant que pays en voie de développement, la Chine a beaucoup à offrir à l’Afrique. Son modèle de développement, à défaut d’être copié, peut inspirer les pays « frères » du continent africain, avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques, de coopération, de partenariat, lesquelles sont jugées par les parties prenantes mutuellement bénéfiques, gagnant-gagnant, notamment dans la nouvelle ère. Marquons un arrêt sur quelques secteurs clés et édifiants.

L’industrie touristique et culturelle très développée

Une chose n’échappe à aucun touriste attentif lorsqu’il est en Chine : le développement des sites touristiques et culturels. C’est une évidence ici. De fait, la Chine a toujours attaché une importance particulière à ces secteurs clés. C’est une option qui date depuis la nuit des temps. Dans la capitale, Pékin, l’on peut ainsi apprécier des sites touristiques de renommée mondiale à l’instar de la Cité interdite, ce joyau architectural multiséculaire construit par les différents empereurs chinois, entamé sous la dynastie Ming. C’est un haut lieu sain, signe de la sagesse des ancêtres chinois. A elle toute seule, la Cité interdite est le symbole des miracles architecturaux, géologiques, mathématiques. Incontestablement, ce palais royal des temps anciens, l’un des plus célèbres au monde, confère à la Chine une stature respectueuse. D’ailleurs, l’UNESCO l’a élevée au statut de patrimoine mondial depuis 1987, exactement la même année que la Grande Muraille. La Cité interdite, est en effet une véritable forteresse qui retrace l’histoire impériale chinoise. Aujourd’hui, elle draine des dizaines de milliers des touristes, venant du monde entier, s’abreuvant à sa source.

Dans ce même ordre d’idées, signalons la Grande Muraille, qui est un dispositif militaire chinois efficace. C’est également l’une des spécificités chinoises. Avec un linéaire de plus de 20 000 km, couvrant, de fait, plusieurs provinces chinoises. Là aussi, c’est la preuve que la Chine ne lésine pas sur les moyens pour redorer son blason touristique et culturel. Cela confirme son option pour l’impressionnant développement de ses sites touristiques et culturels. La Grande Muraille traverse plusieurs provinces chinoises, mais elle fédère aussi les peuples du monde, qui viennent découvrir cette curiosité chinoise, unique dans son genre. Cette construction confirme l’option du développement intégral de la Chine, qui veut qu’aucune partie du territoire national (9,6 millions de km2) n’est laissée sur la touche. Le cas des municipalités de Yantai, Wehai, Qingdao dans la province chinoise du Shandong que nous avons visitées dans leurs plus lointains confins, illustrent à souhait la dynamique inclusive du développement voulue et implémentée par les autorités chinoises.

Le devoir de mémoires, hommage aux héros

Un fait m’a également beaucoup marqué pendant mon séjour d’études dans la municipalité de Weihai, une ville faisant partie de la province du Shandong ouverte sur l’océan pacifique : ici, il est construit un grand monument en guise d’hommage particulier et historique rendu aux ouvriers chinois ayant pris part de manière active à la Première Guerre mondiale (1914-1918). En effet, au total, 140 000 ouvriers chinois ont contribué à la victoire de la Triple entente en 1918. Cette reconnaissance a du reste été saluée lors de la conférence de Paris. A travers ce grand musée dans cette ville, qui servait de point d’embarquement pour l’Europe, la Chine rend ainsi un hommage mérité à ses héros, qui ont contribué à libérer la Triple entente des griefs de la Triple Alliance pendant la Grande guerre. C’est aussi de là qu’est venu l’esprit conquérant de la Chine. Valorisation ses héros est une très bonne option. Car cela permet de s’inspirer de l’esprit de bravoure qui les a caractérisés pour construire le présent et marquer le futur. La Chine l’a bien compris. Beaucoup de pays qui ne valorisent pas assez leurs héros peuvent s’inspirer de l’exemple chinois.