A moins de 24 heures pour l’ouverture officielle du 4e Sommet du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) de Beijing, Chine, Actu Chine-Cameroon a recueillis quelques propos camerounais en perspectives sur la participation de la délégation du Cameroun à ce rendez-vous international.
Dans leurs réflexions en vue, Dr. Fabrice Onana Ntsa, Historien, spécialiste des questions Chine-Afrique, estime que les 15 membres qui constituent la délégation officielle dirigée par le président Paul Biya en Chine, lui suggèrent d’emblée, une thématique chère au président Xi Jinping à savoir : le développement sécurisé. « On peut donc croire que la rencontre sino-camerounaise en marge de ce FOCAC aura de forts relents économiques », a indiqué M. Fabrice Onana Ntsa. Il explique que le Cameroun est un ‘‘grand chantier’’ et qu’un coup de main de la Chine n’est pas de trop dans un contexte où de nombreux projets à l’instar des projets routiers et autoroutiers camerounaises déjà lancés, tardent à s’achever.
Aussi, le Forum de Beijing 2024 offre une occasion aux dirigeants camerounais et chinois de s’accorder enfin sur quelques incompréhensions liées à l’exploitation de la mine solide du Cameroun, apprend-on du Dr. Fabrice Onana Ntsa.
Pour sa part, Dr. Auxence Koa, Enseignant-chercheur en géopolitique et relations internationales à l’Université de Bertoua, Cameroun, souligne d’un grand trait que si le mécanisme du FOCAC contribue depuis 2000, à promouvoir et à consolider de manière cruciale, la modernisation et le développement des pays africains ; ce qu’il y a des bonnes raisons de croire en des perspectives prometteuses pour son édition 2024. « Il s’agira certainement pour la Chine de rassurer ses homologues africains et ce, malgré la réduction des prêts chinois en direction de l’Afrique », a projeté M. Koa.
Au regard du thème qui réunira les dirigeants africains et chinois à Beijing, autour d’une même table de discussion sur un pied d’égalité, Auxence Koa pense que la technologie qui constitue l’élément fondamental moderne pour le développement du commerce, d’infrastructures, d’industries et du transfert d’expertise, sera parmi les points les plus importants du FOCAC 2024. De même que, les questions de cybersécurité des données et de cybergouvernance n’en restent.
Antoine Zanga, journaliste et chercheur en histoire des relations Chine-Afrique, appuie que le « 4e Sommet des chefs d’Etat et du gouvernement qui s’ouvre le 4 septembre 2024 à Beijing, est une autre opportunité pour le Cameroun de mieux travailler à l’amélioration des faiblesses observées dans sa coopération bilatérale avec la Chine notamment, dans le secteur du transfert des technologie ainsi que la gestion des ressources humaines camerounaises formées en Chine. »
Honorable Marlyse Rose Tongo Douala Belle, ex-députée de la nation, agrémente l’écho des attentes avec un point de vue politique. « S’il est vrai que le Cameroun compte prioritairement sur son potentiel et ses propres ressources humaines, il est également vrai que ses bons amis capables de matérialiser le ‘‘gagnant-gagnant’’, peuvent contribuer à sa construction et son développement durable », a positionné Marlyse Bell, militante du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Précisément, Mme Douala Bell attend du FOCAC 2024, des programmes socio-économiques destinés à révolutionner la mobilité du Cameroun. Surtout, pour le développement d’un réseau routier compétitif, d’un chemin de fer moderne via le triangle national et d’un transport fluvial et aérien concurrentiel.
Une autre prunelle féminine désireuse de la participation bénéfique du Cameroun au FOCAC 2024 est celle de Mme Constance Mbatoumou, membre de W.E.B. Institute for Global South and China Studies de Yaoundé, Cameroun et Fondatrice de la dynamique association OYILI BININGA. « Le Cameroun devrait élaborer des mesures d’incitation aux populations jeunes et féminines pour l’adhésion de la coopération sino-camerounaise afin de leur faciliter son appropriation de cette relation », a loué Mme Constance Mbatoumou. « Un mode d’intervention multi-partenarial et collaboratif confère une vision large du développement », suppose-t-elle.
En effet, la Fondatrice de l’association OYILI BININGA, Constance Mbatoumou explique au clair qu’une coopération sino-camerounaise dynamique et intégrant les fédérales nationales de la jeunesse et des femmes de Chine, constituerait une voie dans l’élaboration des outils d’intervention appropriés pour la participation considérable de cette frange de population à l’émergence du Cameroun soutenue par la Chine.
Merlin Brice Nya, un autre chercheur en histoire des relations Chine-Afrique, vise la gouvernance mondiale à travers un FOCAC plus solide. « Il sera plus question pour la Chine et le Cameroun, de renforcer leur coopération et de réaffirmer leurs points de vue communs pour une contribution plus accrue des pays du Sud global dans la gouvernance mondiale », a-t-il placé en vue, ses attentes de la participation du Cameroun au FOCAC 2024.
Outre le fait que ses yeux sont tournés vers Beijing où il attend impatiemment une coopération sino-camerounaise sortie de là plus enchantée en matière d’éducation notamment, le partage d’expérience entre les ministères de l’éducation de Chine et du Cameroun, ceci à travers la recherche scientifique et la publication des fruits des recherches, M. Delor Clovis Mbeudeu, Cadre au ministère de l’Education de base et PhD Candidate à Zhejiang Normal University, Chine, pense également qu’ « au moment où la Chine applique sa politique d’ouverture sous l’ère de M. Xi Jinping, il est important que le Cameroun exporte davantage ses nombreux produits commerciaux tels que le fruit d’avocat, la viande de bœuf sur le marché chinois, qui constituent des niches économiques. »
Delor Clovis Mbeudeu soutient enfin que, l’ouverture de la Chine constitue aussi une opportunité pour les jeunes camerounais désireux de suivre une formation en Chine.
Chanceline Mbema, la femme d’Affaires camerounaise se réjouit sous peu du flux commercial sino-camerounais et lève ses perspectives du 4e Sommet du FOCAC 2024 au niveau des échanges culturels. « Il faut espérer une relation bilatérale plus développée dans le domaine de la culture car la compréhension mutuelle est l’un des facteurs clés de cette coopération mutuellement bénéfique », a nourri Mme Chanceline Mbema, opératrice économique.
Gérard Njoya